Les doctorants de l’EUR

Alberto BRUTTO 

(Contrat doctoral 2021-2024)

Contact: Alberto.Brutto@etu.univ-paris1.fr

Habiter le pouvoir. La construction concrète et symbolique de l’espace domestique des élites dans l’Italie préromaine (IXe-IVe s. av. J.-C.)

Archéologue de formation franco-italienne, Alberto Brutto travaille actuellement à une thèse, en cotutelle entre les Universités de Paris 1 et de Bologne, intitulée « Habiter le pouvoir. La construction concrète et symbolique de l’espace domestique des élites dans l’Italie préromaine (IXe-IVe s. av. J.-C.) », sous la direction de Olivier de Cazanove (UMR 7041- ArScAn) et Elisabetta Govi (Università di Bologna – UNIBO). 

Son sujet de recherche, qui s’inscrit dans le défi 2 (Pouvoir et inégalités) de l’EUR, porte sur une lecture concrète et symbolique de l’architecture domestique de l’Italie préromaine, afin de mettre en lumière les manières d’habiter des élites étrusco-italiques, et plus généralement, les aspects socio-culturels véhiculés à travers le langage architectural. En outre, dans le cadre de ses recherches doctorales et dans le sillage du défi 4 (Techniques et innovation), il s’intéresse aux techniques de construction en terre crue, avec une perspective ethnoarchéologique tout en portant une attention particulière aux enjeux contemporains de l’architecture écoresponsable. 

Concernant ses activités de terrain, Alberto a participé à plusieurs missions archéologiques, en Italie, dans les villes étrusques de Kainua-Marzabotto et Spina, dans la ville lucanienne de Civita di Tricarico et dans le site œnôtre de Francavilla Marittima, et en France, dans les sites gallo-romains de Gisacum (Vieil-Évreux) et Les Crassées (Saint-Dizier).

Aura FOSSATI

(Contrat doctoral 2022-2025)

Contact: aura.fossati@etu.univ-paris1.fr

Dynamiques de destruction du patrimoine archéologique mésoaméricain : caractérisation régionale du pillage et analyse comparative pour un défi global 

Aura Fossati est spécialisée en archéologie du Golfe du Mexique, rattachée à l’UMR 8096 ArchAm, Archéologie des Amériques, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et co-directrice de la Mission Archéologique Italienne au Mexique. Elle effectue sa thèse sous la co-direction de Brigitte Faugère (UMR 8096 – ArchAm) et Pascal Butterlin (UMR 7041 – ArScAn). Son travail s’articule autour de la protection du patrimoine culturel en contexte fragile et ses thèmes de recherche portent sur les questions liées au trafic illicite de biens culturels, au patrimoine archéologique et développement local, à la géopolitique du patrimoine et à l’apport de la diplomatie scientifique dans ces domaines. Ainsi, son projet de doctorat s’inscrit dans le défi 3 (conflits, mobilités et migrations) de l’EUR ArChal et vise à mieux appréhender les dynamiques de destructions anthropiques, en particulier le pillage, des vestiges archéologiques au Mexique et au Guatemala. À travers une étude archéologique des stigmates et des pathologies affectant ce patrimoine et son environnement, ce travail a l’ambition de renseigner également sur leur évolution dans le temps et dans l’espace. La réalisation d’une analyse comparative avec des études de cas au Moyen-Orient permettra, en outre, de dégager des particularités propres aux différents contextes, ainsi que des similitudes et interconnexions liées à des schémas globaux.

Valentin LOESCHER 

(Contrat doctoral 2021-2024)

Contact: Valentin.Loescher@etu.univ-paris1.fr

Travail du bois en Crète minoenne : de la pierre au métal (3200-1100 av. J.-C.). Innovation, transfert et continuité dans l’outillage

Le travail de recherche de Valentin Loescher s’inscrit dans le défi 4 (Techniques et innovation) de l’EUR. Sa thèse, placée sous la direction de Haris Procopiou (UMR 7041 – ArScAn), explore les problématiques liées à l’étude du travail du bois, et en particulier comment analyser ce matériau qui n’est pas préservé parmi les vestiges archéologiques. Ses travaux se propose de l’aborder aux travers de ses outils. Notamment, ceux issus des dépôts d’objets métalliques, comme les « dépôts de charpentier », qui sont retrouvés dans les sites d’habitat en Crète à l’âge du Bronze. Ces trousses à outils ont été attribuées au travail du bois sur la base de leur typologie. Toutefois ces outils sont polyvalents et pourraient avoir servi à des techniques de façonnage communes à plusieurs matériaux (bois, pierre, os). Il s’agit donc de questionner l’attribution fonctionnelle de ces dépôts d’outils métalliques au travers d’une approche tracéologique et expérimentale. Deux référentiels des traces seront construits et comparés : à partir de l’étude des objets archéologiques dans les musées, et par l’utilisation de reproductions sur différents matériaux.

Au-delà de l’échelle de l’outil, les artisans et leurs techniques sont appréhendés via quatre axes : l’innovation technique et les nouvelles possibilités induites par l’usage du bronze ; l’acquisition du matériau bois ; la fabrication des produits en bois ; l’identité et l’organisation des artisans (textes en linéaire B, espaces de travail, iconographie contemporaine en Égypte et au Proche-Orient).

Clémentine MARTAL

(Contrat doctoral 2021-2024)

Contact: clementine.martal@gmail.com / Clementine.Martal@etu.univ-paris1.fr

Quelles adaptations modernes des constructions parasismiques précolombiennes ? Étude architecturale des pyramides préhispaniques dans la région nord-andine équatorienne : approche géo-ethnoarchéologique de la pyramide G de Cochasquí

Clémentine Martal effectue sa thèse sous la direction de Nicolas Goepfert (UMR 8096 – ArchAm) et le tutorat scientifique Marylise Onfray (UMR 7041 – ArScAn), Valentina Villa (UMR 7264 – CEPAM) et Julia Wattez (UMR 5140 – ASM).

L’Équateur, traversé par la Cordillère des Andes, est marqué par un volcanisme actif et des séismes quotidiens qui causent fréquemment dans le pays d’importants dégâts matériels et humains. Dans ce contexte, où les édifices coloniaux et contemporains s’effondrent, les pyramides préhispaniques présentes en nombre dans la région nord-andine équatorienne ne semblent pas affectées par les phénomènes sismiques. Elles le sont en revanche par l’activité humaine (urbanisme, agriculture, pillage, etc.).

Ses travaux, par l’étude géo-ethnoarchéologique des vestiges, s’inscrivent dans le défi 4 (Techniques et innovation). Ils interrogent la stabilité de ces constructions, cherchent à comprendre le processus constructif et les techniques constructives développées par les Caras pour ces monuments. L’étude diachronique de cette architecture permettra d’identifier d’éventuels transferts de compétences intergénérationnels locaux. Enfin, son postulat est que ces méthodes innovantes anciennes pourraient au terme d’adaptations contribuer à la conception d’une architecture parasismique.

Théo MESPOULET

(Contrat doctoral 2022-2025)

Contacts: theomespoulet@gmail.com / perso.univ-paris1.fr/tmespoulet

Rues, places et systèmes de circulation dans les agglomérations du Proche-Orient ancien du Néolithique à l’âge du Fer : architecture, réseau et urbanisme

La recherche de Théo Mespoulet, encadrée par Pascal Butterlin (UMR 7041 – ArScAn), porte sur les voies de circulation au Proche-Orient ancien et s’inscrit dans le défi 4 (Techniques et innovation) de l’EUR.

Les rues et les places sont des éléments structurants du paysage urbain et sont le reflet d’un large éventail d’innovations utilisées pour leur mise en œuvre architecturale. La construction de la voirie répond en effet à deux contraintes techniques : la circulation des animaux et des êtres humains ainsi que l’évacuation des eaux vers l’extérieur des agglomérations. Les travaux de Théo portent plus particulièrement sur la genèse de ces rues au Néolithique et leur évolution morphologique et architecturale jusqu’à l’âge du Fer, avec notamment les apparitions successives de la ville (IVe millénaire), de la roue (début du IIIe millénaire) puis des grandes capitales impériales.

Dans cette réflexion, rues et places sont appréhendées de manière multiscalaire : la voie, l’évolution de cette voie dans le temps et son fonctionnement en réseau au sein de la ville ou du village. En outre, il s’intéresse aux techniques et gestes utilisés dans la construction des rues en terre battue à travers une étude ethnoarchéologique au sultanat d’Oman. À travers l’étude systématique des voies de circulation, il s’agit donc de comprendre la longue histoire des origines de la rue et de ses aménagements.

Alexandre VALETTE 

(Contrat doctoral 2022-2025)

Contact: Alexandre.Valette@etu.univ-paris1.fr

Les systèmes routiers mycéniens en Grèce continentale (XVIIe-XIe s. av. n. è.)

Les Mycéniens possédaient un système de transport complexe qui consistait en un réseau primaire de routes (pavées et aménagées par manipulation du terrain) et de nombreuses routes secondaires de terre qui peuvent nous éclairer sur les tracés des routes actuelles en Grèce. Dans les environs de Mycènes, des vestiges de ces routes aux usages débattus sont encore préservés et ont été étudiés par plusieurs chercheurs, constituant une historiographie dense pour ce secteur, mais encore à compléter pour d’autres régions. La datation des routes permet d’envisager une étude de l’émergence de la civilisation mycénienne à la fin de l’âge du Bronze, tout en adoptant un regard sur leurs survivances et ainsi montrer leur lien avec les tracés modernes. Les portions de routes et ponts bien préservés découverts dans de nombreuses régions de Grèce continentale fournissent des données matérielles solides et permettent de se questionner sur leur environnement et ses changements à travers le temps. Cette thèse, placée sous la co-direction de Haris Procopiou et Maia Pomadère (UMR 7041 – ArScAn), s’inscrit dans les défis 3 (Conflits, mobilités et migrations) et 4 (Techniques et innovation) de l’EUR. Son objectif est de dresser un inventaire complet du système routier mycénien et de ses innovations, en recherchant les liens entre le développement des premiers États du continent grec et la mise en place des réseaux routiers.