Défi 3 : Conflits, mobilités et migrations

Ces trois défis sociétaux actuels majeurs, conflits, mobilités, migrations, alimentent jusqu’à nos jours des discours nationalistes et essaiment des poncifs. Dès la naissance de la discipline, les données archéologiques ont été instrumentalisées pour alimenter ce discours. Dans la continuité des travaux déjà effectuées par des membres de l’EUR ce volet d’enseignement et de recherche (journées d’études, écoles d’été, séminaires doctoraux) vise, en collaboration avec différents acteurs du monde socio-économique (collectivités territoriales, institutions du patrimoine, associations) à sensibiliser les citoyens sur les dangers et les dérives des discours identitaires qui en découlent.

En réunissant archéologues, anthropologues, historiens et épigraphistes, un premier cycle de l’enseignement (master/doctorat) sera consacré aux diverses formes de conflit attestées par les différentes sources de données. Ces dernières sont essentielles pour révéler la construction du discours autour du conflit, ainsi que ses différentes représentations.

Nous allons également évaluer comment l’archéologie des conflits modernes et contemporains (première et seconde guerres mondiales, fosses communes du franquisme, etc.) peut renouveler notre regard sur des événements historiques récents. Les questions éthiques concernant le traitement des restes humains et des vestiges matériels issus de ces contextes seront également traitées.

Un second volet sera consacré aux destructions volontaires, incendies, pillages dont les premières attestations archéologiques remontent au Néolithique. À l’heure où « les émotions patrimoniales » (D. Fabre) s’éveillent devant les destructions massives de sites archéologiques dans le contexte des conflits au Moyen-Orient, que peut nous apprendre le passé ? Comment les sites détruits ont-ils été gérés par les populations ? Abandon, réoccupation, incorporation, commémorations, sont les aspects principaux que nous allons traiter.

Un troisième cycle va porter sur les mobilités des personnes ou des groupes et les déplacements de populations.  Les paramètres qui conduisent aux différents modes de mobilité (conflits, pressions démographiques, climatiques, appel à la découverte) et aux migrations seront traités à travers des études de cas concernant les différentes aires chrono-culturelles traitées par l’EUR ArChal. Les mécanismes d’assimilation, de métissage, de rejet ou de refus entre groupes seront aussi analysés.